l'organisation des ateliers en grande section

C'est la première fois que j'explique comment j'organise quelque chose dans ma classe, car j'estime qu'il y a autant de façons excellentes d'organiser sa classe qu'il y a de personnalités d'enseignants et de contextes différents. Ces quelques lignes sont un témoignage de ma façon d'organiser, mise au point au fil du temps, et peuvent peut-être faciliter la tâche de quelqu'un qui débute en grande section.

Ma classe est organisée en 4 groupes (4 grandes tables, 2x6 et 2x8 enfants, qui se font face) l'idéal c'est que les enfants voient tous le tableau, mais ce n'est pas possible dans ma classe, très petite. (Je place les enfants de façon à ce que ceux qui en ont le plus besoin soient face au tableau, le choix des places est très important, la place est fixe pour environ 7 semaines).

Chaque groupe fait un travail différent. Je prépare 4 activités pour la semaine, le lundi, le groupe 1 fera l'activité A, le mardi l'activité B...et chaque groupe fait ainsi les 4 activités dans la semaine.

Le matin, les ateliers tournent autour des apprentissages nécessaires au CP, l'après-midi, les groupes font des arts plastiques, des jeux et de l'informatique.

Pourquoi ce système d'ateliers ?
C'est plus pratique, car si 30 enfants utilisent la colle et les ciseaux en même temps, c'est difficile à gérer. Il faut beaucoup de matériel, les enfants rencontrent tous en même temps les mêmes difficultés, sur une grande échelle, ce n'est alors pas possible de bien aider ceux qui rencontrent des problèmes. On ne peut pas se permettre d'aider 4 enfants en difficulté sur l'exercice s'ils sont à 4 endroits différents de la classe.
Les ateliers permettent de donner des niveaux de difficultés différents, sur des sujets plus ou moins connus, et de porter son attention vers le ou les groupes qui attaquent des notions plus nouvelles ou plus difficiles.

la nature des supports pédagogiques
- Il faut que les travaux proposés soient toujours de longueur à peu près identique : si un groupe met 5 mn et qu'un autre en met 30, il y aura un problème de gestion.

- Il faut varier les supports, car si on donne 4 exercices avec de la colle, on aura une situation plus dure à gérer que si on avait donné le même exercice à toute la classe. (Car avec le système d'atelier, on multiplie les consigne, ce qui est une difficulté).

- Je donne par exemple
* un exercice de découpage-collage (le plus long en général)
* un exercice nécessitant le coloriage
* un exercice de manipulation avec un jeu pédagogique (ex le tableau à double entrée, jeux pour compter, perles avec des rythmes...) mais contrairement à ce que l'on peut penser, c'est ce qui demande le plus de surveillance de la part de l'adulte, car c'est plus difficile de voir si les consignes ont bien été respectées, il n'y a pas de trace écrite. Je ne parle pas des jeux de construction libre (comme les légos) ou les puzzles, mais de jeux avec lesquels les enfants font un apprentissage scolaire non intuitif.
* un exercice nécessitant du graphisme.
Si un exercice est vraiment plus court, on peut demander aux enfants de colorier certains éléments de la fiche.
Quand les enfants ont terminé, ils n'ont pas le droit de jouer à tous les jeux disponibles dans la classe car ceux qui n'ont pas fini se démobilisent et sont gênés par le bruit. Les activités permises sont dessin, puzzles, et jeux de société quand ils en ont appris (mémo, bataille...).

Les contenus des ateliers
L'inconvénient de ce système d'atelier, c'est qu'il faut que les enfants intègrent les consignes de 4 activités pour la semaine. C'est pourquoi sur les fiches que je donne, il n'y a en général qu'une consigne. Chaque jour, au début de l'année, une piqûre de rappel est utile : un élève ou moi reformulons ce qu'il faut faire. Les fiches tournent toutes autour de la notion que je veux travailler (une ou deux).
Par exemple, si je travaille sur le dénombrement de 5 à 10, il y aura une fiche où il faut découper un nombre de vignettes correspondant au chiffre indiqué, une ou l'on va colorier des quantités demandées, un jeu de manipulation (boites à compter), un graphisme sur les nombres. Je donne aussi des fiches de réinvestissement sur des notions déjà vues.
Si je travaille sur un album, mes activités scolaires sont si possible toutes en rapport avec cet album. (Fiches où on comptera les personnages de l'album), l'après-midi, je ferai des arts plastiques autour de l'album.
Les ateliers ne sont pas pour moi un moment d'évaluation, mais un moment où l'élève va apprendre. J'aide ceux qui ont du mal, les élèves sont encouragés à s'aider. Je les entraîne avant dans des moments d'apprentissage collectif pour qu'ils connaissent les bases nécessaires à la réussite de leurs exercices. (Jeux en regroupement, travail sur l'ardoise...)
Le choix des places est très important, et les enfants doivent pour les ateliers scolaires, s'y tenir. Je considère que les enfants apprennent beaucoup s'ils sont en confiance et en regardant les autres. Je ne fais donc jamais 4 groupes de niveau ex table A les très bons....
Les enfants sont disposés selon leur personnalité et leur niveau, en veillant à ce qu'il y ait à chaque table tous les niveaux. J'essaie de mettre un enfant qui a des difficultés de langage à côté d'un autre qui n'en a pas, je sépare les "copains trop bavards, ou qui sont en compétition", je place ceux qui ont du mal à avoir des contacts à côté d'enfants avec lesquels ils pourraient peut-être sympathiser, je mets ceux qui ont le plus de mal dans un groupe de 6 (et pas 8), je place ceux qui ont du mal en graphisme face au tableau...

résumé
- varier les supports (découpage, jeu, graphisme, coloriage...)
- vérifier que les exercices sont à peu près de même longueur
- ne pas laisser les enfants qui ont terminé perturber les autres
- préparer collectivement les pré-requis indispensables pour réussir ses ateliers
- répéter les consignes tous les jours au début
- ne pas travailler sur trop de compétences différentes
- veiller à placer judicieusement les enfants

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